éducation. A partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées, a annoncé Macron le 13 avril. Est-ce bien raisonnable ?
Dès l’annonce de la réouverture des crèches et des établissements scolaires, les syndicats ont unanimement réagi et manifesté leur inquiétude. « Reprendre dans un mois comme si de rien n’était, ce n’est pas possible ». Il est vrai qu’ouvrir les écoles et donc les cantines, semble en contradiction totale avec le maintien de la fermeture des restaurants et salles de spectacle. Par ailleurs les gestes barrière sont impossibles à imposer à des jeunes enfants. Annoncer une reprise sans avoir au préalable précisé les aménagements qui vont être mis en place relève pour le moins de l’amateurisme. Ou d’une urgence économique. Pour remette les Français au travail il faut que leurs enfants reprennent le chemin de l’école. En l’état, cette annonce pose plus de questions qu’elle ne donne de réponses. Quelles seront les conditions sanitaires ? Y aura-t-il un dépistage systématique ? Des masques pour tous ? Comment gérer les cantines, les transports scolaires, la distanciation dans l’enseignement professionnel ? Combien d’élèves par classe ?
Les mesures Blanquer
Toutes ces questions ont été abordées le 14 avril lors d’une rencontre entre Jean-Michel Blanquer et les syndicats. Mais le ministre se donne un délai de réflexion de deux semaines pour trouver des solutions. Preuve s’il en est que la décision de réouverture a été prise sans en mesurer les conséquences sur l’Ecole. Il admet que la « progressivité » doit être co-construite en concertation avec les CHSCT, les fédérations de parents, les organisations lycéennes, etc.
Mais « il faut se dire dès maintenant que mai et juin ne seront pas normaux » et « il est évident que les écoles fonctionneront au moins au début, avec des petits groupes ».
Et donc il faudra réfléchir à de nouvelles modalités pédagogiques comme un mixte présentiel et distanciel. S’il promet de définir un protocole sanitaire et un guide des bonnes pratiques uniforme, il reste flou sur les masques. Tantôt « c’est fort possible », tantôt « ce n’est pas exclu ».
Bref, il n’y a plus qu’à espérer que d’ici quinze jours le ministre aura élaboré un plan de reprise suffisamment rassurant et efficace en termes sanitaire, pédagogique et d’organisation. Faute de quoi, les parents n’enverront pas leurs enfants à l’école.